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Florent Garnier

Florent Garnier

Clermont Université, Université d’Auvergne

 

Gestion municipale et assistance

dans les villes du Midi de la France au bas Moyen Âge

 

 

 

 

Sommaire: 1. Enjeux. – 2. Acteurs. – 3. Moyens.

 

Jacques Le Goff a récemment rappelé dans son ouvrage Le Moyen Âge et l’argent la place essentielle que la caritas et le don ont occupé dans la société médiévale occidentale. «La charité constitue le lien social essentiel entre l’homme médiéval et Dieu et entre tous les hommes du Moyen Âge»[1]. Elle a trouvé à s’exprimer par l’intermédiaire de différentes formes dont l’assistance. Daniel Le Blévec la présente comme la «manifestation concrète de l’amour du prochain par des attitudes visant à secourir ceux qui sont dans le besoin»[2]. Elle vise la prise en charge du secours des plus nécessiteux, de leur nourriture mais aussi parfois de leur accueil dans des établissements spécialisés. L’assistance trouve à s’exprimer par l’intermédiaire de fabriques, confréries, charités ou luminaires, hôpitaux et maladreries. Ces différentes institutions ont donné lieu à de belles études à partir notamment des recherches menées par Michel Mollat, André Vauchez ou encore Jean Imbert[3]. L’un de leurs apports a été de mettre en lumière le progressif investissement des institutions d’assistance et de charité par les laïcs, en particulier les gouvernements municipaux, selon une chronologie aujourd’hui bien établie. Avec une diffusion plus large du message évangélique à partir du milieu du XIIe siècle, le don et l’action en faveur des malheureux se sont développés. On assiste à partir du XIIIe siècle au développement de la «la pratique de l’aumône, antidote de l’amour de l’argent» (N. Bériou)[4]. Ce siècle, où selon l’expression de Jacques Le Goff, intervient «la descente des valeurs du ciel sur la terre»[5], marque aussi l’intervention des pouvoirs municipaux puis leur mainmise sur les différentes formes d’organismes d’assistance. L’étroite imbrication entre l’évolution municipale et le mouvement hospitalier a été particulièrement remarquée[6]. Le succès de l’intervention des autorités municipales est parfois précoce comme à Narbonne[7] à la fin du XIIIe siècle. Plus généralement, il intervient dans le cours du XIVe siècle[8]. Les villes du Midi ont connu un développement du nombre et des formes des institutions d’assistance et de charité. On assiste à l’intervention, à l’immixtion et à la substitution progressive du monde laïc à celui du clergé. L’assistance connaît alors une évolution dans sa nature passant d’activité charitable à un service social[9]. Les études qui se sont intéressées à l’existence et aux formes d’assistance pour les villes du Midi se rejoignent pour considérer un phénomène de "laïcisation"[10], de "municipalisation" ou de "communalisation"[11]. Les deux phénomènes entretiennent alors des liens étroits sans pour autant former une seule réalité.

Les villes du Midi à travers leurs dirigeants s’intéressent à l’assistance alors que les autorités religieuses avaient assuré seule cette charge. Ici où là, selon une chronologie assez semblable, l’assistance devient source d’enjeux au sein de la ville (I). Cette concurrence dans la gestion des formes d’assistance se manifeste par l’intervention croissante de laïcs pour leur gestion. De nouveaux acteurs assurent cette mission sociale (II). Des liens étroits se nouent entre eux et les dirigeants municipaux. Pas divers moyens, les responsables urbains contrôlent l’action des personnes chargées de la gestion de l’assistance dans la ville (III).

 

 

1. – Enjeux

 

La question de l’assistance en particulier dans les villes du Midi met en lumière principalement trois enjeux: symbolique, politique et financier.

Tout d’abord, la notion de caritas et le lien social qui y est attaché connaissent à mon sens une évolution symbolique. Un glissement intervient avec le passage d’actions charitables à l’émergence d’un devoir social d’assistance et sa "municipalisation". A partir des travaux d’Anita Guerreau-Jalabert[12], on perçoit mieux que la caritas est essentielle pour comprendre l’importance du don et l’admission de l’argent par l’intermédiaire de l’aumône. Un lien étroit existe entre le caractère et l’expression matérielle de la richesse et un «système de valeurs soumis à la caritas». Une forte imbrication existe entre le monde matériel, économique et le monde religieux. Cette approche reprend la thèse de Polanyi pour qui «l’économie était encastrée dans le labyrinthe des relations sociales» récemment rappelée par J. Le Goff[13]. A partir du renouveau économique, des échanges commerciaux du XIIIe siècle mais aussi des prélèvements fiscaux plus nombreux à partir de la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, l’argent occupe une place plus importante dans les relations sociales notamment urbaines. Cet argent qui est perçu tantôt comme vice tantôt comme vertu[14] va susciter une «pauvreté nouvelle» (J. Le Goff) rattachée à la caritas qui trouve à s’exprimer de manière communautaire. Alors que l’Eglise connaissait seule de l’assistance aux plus démunis, les pouvoirs municipaux en développement vont, me semble-t-il, s’approprier la notion de caritas. L’immixtion puis l’intervention plus directe et enfin l’affirmation du rôle de direction des autorités municipales sur les institutions d’assistance et charitable sont sans doute le reflet de la volonté de prendre en charge collectivement l’assistance. Cette assistance mutuelle, dont les formes peuvent être variées, peut renvoyer à l’action de l’universitas destinée à la satisfaction d’un service communautaire qui intéresse aussi bien le corps (alimentation, assistance, santé) que l’âme et l’esprit (enseignement, services religieux). Jacqueline Caille énonce pour le cas de Narbonne l’hypothèse d’une "communalisation" des hôpitaux entre la fin du XIIe s. et le début du XIIIe s. dont l’une des manifestations est une évolution dans leur nomination. L’Hôpital Saint-Just devient l’hôpital des pauvres de la cité, l’hôpital Saint-Paul devient l’hôpital des pauvres du bourg[15].

La création ou l’intervention dans un organisme chargé de porter assistance peut être perçue comme un élément de «prise de conscience identitaire par les […] représentants de la communauté des habitants»[16]. Ils constituent une forme d’expression de leur revendication d’accès ou d’affirmation de l’autonomie municipale, de la gestion en commun de ce type d’activité par et au nom du corps des habitants formant l’universitas. Dans le cadre des villages du Bas-Languedoc, et en particulier du castrum biterrois, M. Bourin-Derruau a mis en lumière l’apparition d’institutions paroissiales et charitables avant que syndicat et consulat ne prennent forme. On a pu voir dans ces institutions un "laboratoire"[17]. Participant à la genèse du sentiment communal, ces organismes de piété et de charité éclairent l’intervention de laïcs dans la gestion de «biens communs et publics»[18]. L’unanimité et l’unité politique et sociale sont recherchées à travers le devoir d’assistance mutuelle: «les magistrats municipaux [apparaissent comme] les piliers, les ordonnateurs et les garants de la religion civique»[19]. L’intérêt des dirigeants urbains est à rapprocher de leur volonté d’encadrer et de contrôler les formes d’assistance dans la ville dans un but de «paix sociale et politique»[20]. Les registres de délibérations des conseils urbains et les livres de comptes des trésoriers municipaux révèlent la variété et les formes d’intervention relative aux hôpitaux, aux écoles, aux médecins[21]. A Tarascon, l’autorité municipale veille à la distribution de pains[22]. Variable selon le temps et l’espace, l’affirmation du rôle de direction supérieure des magistrats urbains sur les institutions charitables et d’assistance s’accroît. Il a souvent été précédé par l’action de laïcs pour venir en aide aux plus pauvres. Dans le cadre du quartier, d’un village ou d’une ville, la caritas se développe. Ainsi, par exemple, Daniel Le Blèvec rapporte l’existence d’une association de plusieurs chefs de famille de Bourg-Saint-Andéol au milieu du XIIe siècle au profit d’une charité[23]. Avignon ne compte pas moins de 17 aumônes de métier ou de quartier dont plus de la moitié existe avant la fin du XIIIe siècle[24]. Les magistrats municipaux peuvent aussi être à l’origine de la création d’un établissement ou d’une institution d’assistance. Ainsi à Millau, les consuls fondent en 1266 la charité Saint-Marc et, en 1278, ils interviennent dans la gestion de l’hôpital du Larzac[25] au moment où les institutions consulaires ne sont pas encore pleinement déterminées. En 1344, les consuls d’Aigues-Mortes créent un hôpital.

Les serments prêtés par les dirigeants urbains au moment de leur entrée en charge révèlent leur rôle dans la direction supérieure et plus particulièrement les liens financiers qui existent entre d’une part les institutions d’assistance ou charitable et d’autre part l’administration municipale. A Narbonne, à partir du milieu du XIIIe siècle, le serment prêté par les consuls de la Cité affirme leur rôle financier. Ils ont compétence pour connaître de l’utilisation des ressources des institutions charitables[26]. A Najac, les consuls recueillent les revenus des charités[27]. Elles présentent ainsi un intérêt financier pour la ville en ce que leurs revenus peuvent être mobilisés au profit de l’universitas. Les caisses particulières sont sollicitées par le trésorier de la ville. Ainsi, à Millau, les revenus des charités sont affectés pendant cinq ans aux fortifications urbaines au milieu du XIVe siècle[28]. Pour faire face à ces dépenses importantes de mise en défense de la ville, le conseil autorise en 1356 les consuls à procéder à la vente du bétail de l’hôpital et de certaines de ses possessions immobilières. Semblable opération est renouvelée en août 1375 [29]. Elle concerne aussi les charités[30]. Dans les dépenses des villes du Midi, la part de l’assistance peut être appréciée de manière partielle notamment à l’occasion du ravitaillement de la ville avec l’achat de blé en vue de la distribution de pains. Le seul examen des registres de comptes du trésorier municipal ne suffit pas à rendre compte de l’ensemble de la nature et des formes de l’assistance[31]. Des liens étroits semblent exister entre administration municipale et établissement ou institution d’assistance dont il n’est pas toujours aisé d’en saisir l’importance en raison de sources parfois insuffisantes. Tout aussi intéressante mais délicate est la question des acteurs de l’assistance dans le cadre municipal.

 

 

2. – Acteurs

 

Les membres des gouvernements urbains se sont intéressés tout particulièrement aux différentes formes d’assistance dans la ville et sont entrés en concurrence avec les ecclésiastiques. Des liens forts ont pu être tissés entre le milieu des dirigeants municipaux et les personnes chargées de la gestion des différentes institutions d’assistance. Une même réalité sociale semble se rencontrer. L’hypothèse de la participation aux activités charitables comme étape dans le cursus honorum municipal peut être formulée en certains lieux.

A Saint-Gilles, alors que le pouvoir ecclésiastique a obtenu la suppression du consulat au début du XIIIe siècle, une charité laïque (caritas seu communitas) existe, elle est différente et concurrente de l’assistance mise en place par l’abbaye locale[32]. L’affirmation de pouvoirs locaux qui s’intéressent à une même forme d’activité que celle assurée jusque là par les ecclésiastiques ne pouvait pas manquer de susciter des relations plus ou moins conflictuelles. La gestion de l’hôpital des pauvres, de la charité et de la léproserie à Agde est assurée par les consuls permettant à l’universitas d’apparaître et d’intervenir comme une «institution indépendante, peut-être concurrente du pouvoir épiscopal»[33]. Le XIIIe siècle voit en de nombreuses localités le passage sous la coupe municipale d’hôpitaux et de charités. Tel est le cas dans la région de Béziers à partir des années 1230 [34], dans la vallée du Rhône[35] mais aussi à Narbonne. Sans doute de manière plus précoce qu’ailleurs, les probi homines s’intéressent dès le dernier quart du XIIe siècle à l’administration d’hôpitaux mais leur rôle n’est véritablement affirmé qu’à partir du dernier quart du XIIIe siècle[36]. Ils sont confrontés au pouvoir des chanoines cathédraux sur l’hôpital Saint-Just encore fort au milieu du XIIIe siècle. Une "résistance ecclésiastique" se manifeste. C’est le cas aussi à la même époque à Avignon où l’évêque, n’admettant pas l’éviction par la Commune des recteurs des hôpitaux nommés par lui, décide de transformer ces institutions en bénéfices[37]. Cependant il existe aussi des situations où une gestion commune fonctionne comme pour l’hôpital Saint-Jacques à Rodez[38]. L’intervention des probi homines annonce le rôle plus affirmé encore des consuls qui connaissent des affaires relatives aux hôpitaux, aux léproseries et aux charités. C’est le cas notamment à Narbonne à partir de l’union des consulats de la Cité et du Bourg en 1338. L’évolution est sensiblement la même pour les villes du Rouergue[39], d’autres villes du Sud-Ouest[40] mais aussi de la Méditerranée comme Marseille[41]. Pour cette dernière, des indices à la fin du XIIIe siècle de la «profondeur du mouvement de laïcisation des œuvres charitables»[42] sont perceptibles tout comme en d’autres lieux au Nord du Royaume[43]. En Rouergue, au cours de la première moitié du XIVe siècle, les léproseries ont été une source d’enjeu entre pouvoir seigneurial et pouvoir municipal dont celui-ci sortit renforcé[44]. Cette concurrence dans l’existence et la gestion des institutions charitables et d’assistance trouve un terrain d’expression dans la désignation des personnes chargées d’en assurer la direction.

Les personnes désignées pour la gestion et l’administration des institutions d’assistance et charitable peuvent variées d’un lieu à l’autre. A Narbonne jusqu’au XIVe s., les consuls choisissent un administrateur parmi les membres des communautés hospitalières. Avec les XIVe et XVe siècles, des membres extérieurs sont davantage choisis marquant une "laïcisation" de la direction de ces institutions[45]. L’origine sociale des gestionnaires de l’assistance dans les villes du Midi semble correspondre à celle des personnes qui assument la direction des affaires municipales[46]. Daniel Le Blévec remarquait pour les pays du Bas-Rhône que «ce sont souvent les noms des familles les plus en vue de la société urbaine ou villageoise qu’on retrouve à la tête de ces différents organismes» d’assistance. A Marseille, de riches marchands sont désignés par le conseil de ville pour la gestion de l’hôpital du Saint-Esprit[47]. Le souci de la gestion du bien commun qu’il s’agisse de celui de l’universitas mais aussi du patrimoine rattaché à une institution charitable est partagé par des personnes, des familles pour lesquelles l’intérêt social, politique voire économique peuvent se rejoindre.

L’exercice de responsabilités urbaines ou professionnelles au nom et dans l’intérêt de la communauté se retrouve. Un lien peut-il être établi entre gestion municipale et gestion d’institutions d’assistance? Leur gestion peut être confiée à une partie du personnel politique de la ville après l’exercice de leur charge. De simples constatations et hypothèses peuvent être formulées au regard de quelques monographies pour certaines régions. Ainsi à Millau en Rouergue, près de 40 % des titulaires des bassins d’aumônes ont déjà été consuls[48]. Semblable situation se rencontre dans les pays du bas-Rhône[49]. On peut y voir la manifestation d’une mainmise laïque bien établie. Il semble aussi qu’en certains lieux cette gestion puisse s’insérer dans un cursus honorum municipal. L’étude prosopographique plus systématique des élites urbaines devrait permettre de formuler des conclusions plus sûres. L’hypothèse peut être formulée, à partir des exemples des villes du Gers (Montréal)[50], du Rouergue des XVe et XVIe siècles[51] et en particulier du consulat de Millau[52], que les bassins d’aumône constituent des «jalons du parcours édilitaire»[53]. La gestion des aumônes permet aux jeunes hommes des familles consulaires de construire leur notabilité. Pour les années 1360-1380, les liens avec le consulat de Millau sont forts pour plus de la moitié des bassiniers. La mise en parallèle du rang consulaire occupé lors de leur première charge et du premier bassin dont ils ont eu la gestion révèle que les bassins s’intègrent dans les parcours qui mènent aux charges consulaires. Ils ne permettent pas cependant de prétendre aux rangs les plus importants. L’intérêt porté par certains membres des patriciats urbains à ces institutions reflète leur insertion dans la sphère municipale. A travers des moyens divers, les acteurs entretiennent alors des liens étroits aux différents moments de la vie de l’institution.

 

 

3. – Moyens

 

Les autorités municipales agissent en tant que "seigneurs et patrons" ou recteurs. Leur intervention se manifeste tout d’abord au moment de la désignation des administrateurs, puis durant l’exercice de leur charge et enfin avec l’obligation souvent imposée de rendre compte de la gestion aux représentants de la ville.

Les autorités municipales pouvant désigner les recteurs, bayles, bassiniers… peuvent être variées suivant que l’assemblée des habitants de l’universitas[54] intervient ou bien qu’il s’agisse du conseil[55]. Les autorités municipales nomment les administrateurs des charités à Cavaillon, ils sont choisis au sein des représentants de métiers à Apt[56]. Au moment de l’entrée en fonction, les consuls prêtent serment de s’occuper des hôpitaux et institutions charitables en particulier d’instituer et de destituer leurs gestionnaires[57]. Ils sont nommés soit comme régisseur soit comme fermier. Les personnes désignées par les autorités municipales s’engagent de manière générale à régir et administrer les personnes, les biens et les possessions de l’institution. On connaît parfois le contenu des clauses comme par exemple en 1276 lors de l’établissement du recteur de l’hôpital Saint-Jacques d’Aix[58], en 1344 pour la désignation du responsable de l’hôpital de Puissalicon[59] ou en 1435 pour celui de Millau[60]. Outre l’administration des biens, il a l’obligation d’assurer la défense et la préservation des propriétés. Des dispositions relatives au bétail et aux outils insistent sur la nécessité de les préserver et de les restituer en quantité et en qualité équivalente à celles qui lui sont baillées. Obligation lui est faite de respecter certaines mesures d’hygiène en cas d’épidémies touchant le bétail de l’hôpital. Il doit en outre s’occuper des donats.

Les manifestations de l’immixtion des autorités consulaires sont parfois malaisées à saisir dans le détail. La lecture des registres de délibérations, des comptes urbains et des archives hospitalières éclaire quelques-unes des différentes formes et l’intensité des relations, des interventions municipales[61]. Les autorités urbaines s’intéressent aussi à l’assistance en relation avec leur pouvoir de police et de réglementation mais aussi par leur action directive et/ou partagée avec les responsables des institutions hospitalières et charitables. La capacité normative, variable selon les espaces et le temps, s’exprime en la matière. Ainsi les consuls de la Cité de Narbonne édictent dans la seconde moitié du XIIIe siècle des "ordonnances" ou "établissements" qui intéressent la vie des institutions d’assistance et charitable[62]. Ceux d’Uzès font de même pour de la distribution de nourriture[63]. Les fabriciens de Saint-Affrique reçoivent et distribuent les dons en faveur des pauvres, ils exécutent les travaux et les achats décidés par le conseil de la ville[64]. Le conseil de ville peut leur recommander de lever des blés et de collecter des arriérés[65]. Voici un marchand millavois qui doit chaque année, à ses propres frais, organiser la distribution des charités, acheter 100 setiers de froment, lever les arriérés et rénover la maison des charités[66]. Un autre doit tous les ans au mois de janvier, donner 100 setiers de froment, trois setiers de seigle et trois setiers d’avoine. Il le moud, le cuit à ses propres dépenses et fait porter le pain à certaines portes de la ville. Le jour de la Saint-Marc, il offre également un dîner aux consuls[67]. Disposant d’un patrimoine et percevant des revenus sous des formes variées, le contrôle de leur gestion et de leur utilisation n’échappe alors pas aux autorités municipales.

C’est à la fin de la mission confiée aux comptables particuliers, au moment de l’audition de leur compte, que la place des consuls peut être le mieux appréciée et qu’elle généralement la mieux saisie. Comme pour les comptables urbains, les statuts municipaux peuvent prévoir l’obligation de rendre compte pour les gestionnaires des institutions charitables et d’assistance[68]. C’est là une marque de l’imbrication étroite entre les deux sphères sous la coupe municipale. A Narbonne, dans le dernier quart du XIIIe siècle, ont trouve mention de redditions de compte devant les consuls[69]. Dès le début du XIVe siècle, le sénéchal du Rouergue impose aux consuls de Villefranche qui entrent en charge de faire rendre compte aux bassiniers de l’église paroissiale[70]. On note à Foix[71], à Rodez[72] et à Millau[73] comme en bien d’autres lieux, la même obligation de rendre les comptes aux consuls par les bayles des hôpitaux et confréries ainsi que du tronc des âmes du Purgatoire. Les statuts urbains et les ordonnances municipales fixent le cadre de ce contrôle comptable mais il n’est pas toujours facile d’en apprécier l’effectivité. Les livres de comptes urbains permettent la collecte de données éparses sur la périodicité des contrôles, les techniques des redditions empruntées aux administrations municipales et les auditeurs choisis par les élites dirigeantes de la ville. Le développement de ce contrôle municipal à partir du XIVe siècle doit être rapproché de la position de l’Eglise. Avec le concile de Vienne (1311), la décrétale Quia contigit[74] qui cherche à améliorer l’administration des hôpitaux en évitant leur don à titre de bénéfice prévoit, outre la révocation ad nutum des gestionnaires, l’audition annuelle des comptes des recteurs devant l’autorité ecclésiastique. Elle exclue encore pour un temps l’intervention laïque et municipale en ce domaine. C’est au XVIe siècle avec le concile de Cologne (1536)[75] qu’une reddition des comptes devant les magistrats municipaux en présence du curé est admise. Le Concile de Trente (1547), comme l’a montré Jean Imbert, reprend les textes anciens en prévoyant l’examen des comptes des hôpitaux hors des laïcs et en apportant quelques nouveautés au cours de ces dernières sessions[76]. Ces apports tirent leur origine d’ordonnances princières et municipales mais sans prévoir ensuite leur participation dans l’exécution[77] alors que ces deux pouvoirs connaissaient de la question depuis longtemps. Il y avait là une des manifestations les plus fortes des liens entre gestion municipale et assistance. Les juridictions royales, comme en d’autres domaines, intervenaient aussi pour exercer une surveillance et un contrôle[78].

 

L’Etat royal s’occupe davantage du domaine de l’assistance et de ces institutions. Les édits de 1543 et de 1545 prévoient que les juridictions royales connaissent du contrôle de la gestion des institutions d’assistance. L’édit de 1561 relatif à la désignation des administrateurs puis l’ordonnance de Blois de 1579 précisent qu’ils seront de «simples bourgeois, marchands et laboureurs et non personne ecclésiastique». Une évolution se fait jour où l’assistance n’est plus une simple question ecclésiastique et municipale. Elle devient une affaire qui préoccupe davantage le pouvoir royal et qui nécessite son intervention plus directe.

 

 



 

[I contributi della sezione “Memorie” sono stati oggetto di valutazione da parte dei promotori e del Comitato scientifico del Colloquio internazionale, d’intesa con la direzione di Diritto @ Storia].

 

[Testo della relazione svolta al Colloquio internazionale La laicità nella costruzione dell’Europa. Dualità del potere e neutralità religiosa, svoltosi in Bari il 4-5 novembre 2010 per iniziativa della Facoltà di Giurisprudenza dell’Università di Bari “Aldo Moro”, del Centre d’études internationales sur la romanité Université de La Rochelle e dell’Unità di ricerca “Giorgio La Pira” CNR – Università di Roma “La Sapienza”]

 

[1] J. Le Goff, Le Moyen Âge et l’argent, Paris, 2010, 224-225.

 

[2] Dictionnaire du Moyen Âge, Cl. Gauvard, A. de Libera, M. Zink (sous la direction de), Paris, 2002, 102. D. Le Blévec, La part du pauvre. L’assistance dans les pays du Bas-Rhône du XIIe s. au milieu du XVe s., vol. 1, Rome, 2000, 290-291.

 

[3] Parmi une riche bibliographie: J. Imbert, Les hôpitaux en droit canonique (du décret de Gratien à la sécularisation de l’administration de l’Hôtel-Dieu de Paris en 1505), Paris, 1947 et Histoire des hôpitaux en France, Toulouse, 1982. M. Mollat, Etude sur l’histoire de la pauvreté (Moyen Âge-XVIe siècle), Paris, 1974, du même auteur, Les pauvres au Moyen Âge. Etude sociale, Paris, 1978; Les Pauvres dans la société médiévale, Paris, 1978 ou encore «L’hôpital dans la ville au Moyen Âge en France», Bulletin de la Société française d’histoire des hôpitaux, 47 (1983). A. Vauchez, «Assistance et charité en Occident, XIIIe-XVIe siècle», Domande e consumi, livelli e strutture, sec. XIII-XVIII (Prato, 1974), Prato, 1978, 151-162. Voir aussi Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, et pour un bilan historiographique, L’histoire médiévale en France. Bilan et perspectives, M. Balard (Textes réunis par), Paris, 1991, 61 et 69-70. Parmi les nombreuses publications postérieures, mentionnons en particulier Fondations et œuvres charitables, Congrès national des Sociétés savantes (Nice, 1996), J. Dufour et H. Platelle (dir.), Paris, C.T.H.S., 1999 et Hôpitaux et maladreries au Moyen Âge: Espace et environnement, Actes du colloque international d’Amiens-Beauvais, 22-24 novembre 20002, éd. P. Montaubin, C.A.H.M.E.R., vol. 17, Amiens, 2005.

 

[4] N. Bériou, «L’esprit de lucre entre vice et vertu: variations sur l’amour de l’argent dans la prédication du XIIIe siècle», L’argent au Moyen Âge (XXVIIIe Congrès de la Société des Historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur, Clermont-Ferrand, mai 1997), Paris, 1998, 267-287. Voir aussi N. Bériou, J. Chiffoleau, Economie et religion. L’expérience des ordres mendiants, XIIIe-XVe siècle, Lyon, 2009.

 

[5] J. Le Goff, Le Moyen Âge et l’argent, Paris, 2010, 118.

 

[6] J. Le Goff, Histoire de la France urbaine, t. 2, La ville médiévale, Paris 1998 [1980], 339 («Le mouvement urbain se double d’un mouvement hospitalier»). M. Mollat, «L’hôpital dans la ville au Moyen Âge en France», Bulletin de la Société française d’histoire des hôpitaux, 47 (1983), 6 («les étapes de l’histoire hospitalière urbaine correspondent étroitement à l’histoire de la ville elle-même»). R. Favreau, «Réseau hospitalier et fait urbain (début XIVe siècle)», Mondes de l’ouest et villes du monde (Mélanges André Chédeville), Rennes, 1999, 593-598.

 

[7] J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne au Moyen Âge, Toulouse, 1977, «Hospices et assistance à Narbonne. XIIIe et XIVe siècle», Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, 261-280 et pour une précision quant à la chronologie plus tardive de cette mainmise des consuls, «Hôpitaux, assistance et vie urbaine au Moyen Âge: le cas de Narbonne revisité», Mondes de l’ouest et villes du monde (Mélanges André Chédeville), op. cit., 585-592.

 

[8] M. Mollat, «L’hôpital dans la ville au Moyen Âge en France», op. cit., 14.

 

[9] Histoire de l’Europe urbaine, I, De l’Antiquité au XVIIIe siècle, J.-L. Pinol (sous la direction de), Paris, 2003, 565-567.

 

[10] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 290-291. F. Michaud, «Le pauvre transformé: les hommes, les femmes et la charité à Marseille, du XIIIe siècle jusqu’à la Peste noire», Revue Historique, n° 650, avril 2009, 244.

 

[11] J. Caille, «Hôpitaux, assistance et vie urbaine au Moyen Âge: le cas de Narbonne revisité», op. cit., 591.

 

[12] A. Guerreau-Jalabert, «Spiritus et caritas. Le baptême dans la société médiévale», F. Héritier-Augé, E. Coet-Rougier (sous la direction de), La Parenté spirituelle, Paris, 1995, 133-203 et «Caritas y don en la sociedad medieval occidental», Hispania. Revista Española de Historia, 60/1/204, 2000, 27-62. Pour une présentation synthétique, voir J. Le Goff, Le Moyen Âge et l’argent…, op. cit., 223-226.

 

[13] J. Le Goff, Le Moyen Âge et l’argent…, op. cit., voir en particulier les conclusions, 231-234.

 

[14] N. Bériou, «L’esprit de lucre entre vice et vertu: variations sur l’amour de l’argent dans la prédication du XIIIe siècle», op. cit., 267-287.

 

[15] J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne au Moyen Âge, Toulouse, 1978, 34-35. GIUSTIFICARE NOTA

 

[16] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 251.

 

[17] M. Gramain, «Les institutions charitables dans les villages du Biterrois aux XIIe et XIIIe siècles», Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, 124.

 

[18] M. Bourin-Derruau, Villages médiévaux en Bas-Languedoc, t. I, 273-310. Sur la formulation de l’idée que les conseils «d’œuvres», de «fabriques» sont à l’origine des conseils des communes et des consulats, R. Grand, «La genèse du mouvement communal en France», R.H.D.F.E., 1942, 163-166.

 

[19] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 297 note 142. La religion civique à l’époque médiévale et moderne (Chrétienté et Islam), Rome, 1995.

 

[20] S.F. Roberts, «Les consulats du Rouergue et l’assistance urbaine au XIIIe et au début du XIVe siècle», Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, 136.

 

21 D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 275 pour l’exemple de Nîmes.

 

[22] M. Hébert, Tarascon au XIV siècle. Histoire d’une communauté urbaine provençale, Aix-en-Provence, 1979, 169.

 

[23] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 250.

 

[24] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 262-267.

 

[25] J. Artières, Documents…, op. cit., 9 et 23. J. Frayssenge, «Évolution de l’histoire hospitalière à Millau: XIIe-XVIIIe siècles», Société d’Études Millavoises, 1992, 32.

 

[26] J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne, op. cit., 67.

 

[27] S.F. Roberts, «Les consulats du Rouergue et l’assistance urbaine au XIIIe et au début du XIVe siècle», op. cit., 138.

 

[28] J. Artières, Documents…, op. cit., 89-90.

 

[29] Arch. hosp. Millau, E 15-6, f° 2 r°-Recettes, le régisseur de l’hôpital fait état de la vente du bétail de l’hôpital sur l’ordre du conseil et le versement de l’argent au boursier.

 

[30] Arch. mun. Millau, CC 348 I, f° 18 v°.

 

[31] F. Garnier, Un consulat et ses finances: Millau (1187-1461), Paris, 601 et 606.

 

[32] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 251-252.

 

[33] A. Castaldo, Seigneurs, villes…, op. cit., 80-88.

 

[34] M. Gramain, «Les institutions charitables dans les villages du Biterrois aux XIIe et XIIIe siècles», op. cit., 111-130.

 

[35] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 244-255.

 

[36] Voir J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne, op. cit., 64-70 et les précisions apportées par J. Caille, «Hôpitaux, assistance et vie urbaine au Moyen Âge: le cas de Narbonne revisité», op. cit., 588-591.

 

[37] J. Chiffoleau, «Charité et assistance en Avignon et dans le Comtat Venaissin, fin du XIIIe-fin du XIVe siècle», Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, 69.

 

[38] S.F. Roberts, «Les consulats du Rouergue et l’assistance urbaine au XIIIe et au début du XIVe siècle», op. cit., 144.

 

[39] S.F. Roberts, «Les consulats du Rouergue et l’assistance urbaine au XIIIe et au début du XIVe siècle», op. cit., 138-139.

 

[40] M. Fournié, «Confréries, bassins et fabriques dans le Sud-Ouest de la France: des œuvres municipales», La religion civique à l’époque médiévale et moderne (Chrétienté et Islam), Rome, 1995, 245-263. J.-H. Mundy, «Hospitals and Leprosaries in Twelth and Early Thirteenth-Century in Toulouse», Essays in Medieval Life and Thought, ed. J.H. Mundy, R.W. Emery and B.N. Nelson, New York, 1965, 181-205.

 

[41] F. Michaud, «Le pauvre transformé: les hommes, les femmes et la charité à Marseille, du XIIIe siècle jusqu’à la Peste noire», op. cit., 278-279 et note 144.

 

[42] F. Michaud, «Le pauvre transformé: les hommes, les femmes et la charité à Marseille, du XIIIe siècle jusqu’à la Peste noire», op. cit., 244.

 

[43] C. Vincent, Les charités bien ordonnées. Les confréries normandes de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris, 1988, 91.

 

[44] S.F. Roberts, «Les consulats du Rouergue et l’assistance urbaine au XIIIe et au début du XIVe siècle», op. cit., 140-141.

 

[45] J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne, op. cit., 76.

 

[46] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 280.

 

[47] P. Amargier, «La situation hospitalière à Marseille», Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, 239-260. F. Michaud, «Le pauvre transformé: les hommes, les femmes et la charité à Marseille, du XIIIe siècle jusqu’à la Peste noire», op. cit., 243-290.

 

[48] F. Garnier, Un consulat et ses finances: Millau (1187-1461), op. cit., 515.

 

[49] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 280.

 

[50] N. Lemaître, «Finances des consulats et finances des paroisses dans la France du sud-ouest XIVe–XVe siècles», L’hostie et le denier. Les finances ecclésiastiques du haut Moyen Âge à l’époque moderne, Genève, 1989, 110.

 

[51] N. Lemaître, Le Rouergue flamboyant…, op. cit., 303-304. N. Lemaître, «Finances des consulats et finances des paroisses dans la France du sud-ouest XIVe–XVe siècles», op. cit., 111-113.

 

[52] F. Garnier, Un consulat et ses finances: Millau (1187-1461), op. cit., 511-516.

 

[53] S. Mouysset, Le pouvoir dans la bonne ville…, op. cit., 260.

 

[54] M. Bourin-Derruau, Villages médiévaux en Bas-Languedoc, t. I, op. cit., 302 et s.

 

[55] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 279.

 

[56] J. Chiffoleau, «Charité et assistance en Avignon et dans le Comtat Venaissin, fin du XIIIe-fin du XIVe siècle», op. cit., 69.

 

[57] Pour Narbonne, J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne, op. cit., 67-68.

 

[58] N. Coulet, «Hôpitaux et œuvres d’assistance dans le diocèse et la ville d’Aix-en-Provence, XIIIe- mi XIVe s.», Assistance et charité, Cahiers de Fanjeaux, 13, 1978, 228-229. Voir aussi N. Coulet, «Œuvre d’assistance et gouvernement urbain. La charité et l’infirmerie d’Aix-en-Provence dans la seconde moitié du XIVe siècle», Fondations et œuvres charitables, Congrès national des Sociétés savantes (Nice, 1996), J. Dufour et H. Platelle (dir.), Paris, C.T.H.S., 1999, 161-174.

 

[59] M. Gramain, «Les institutions charitables dans les villages du Biterrois aux XIIe et XIIIe siècles», op. cit., 124-126.

 

[60] Arch. mun. Millau, CC 412 I, f° 19 v° à f° 20 v°.

 

[61] Voir par exemple, R. Nougaret, Hôpitaux, léproseries et bodomies de Rodez…, op. cit., 94-95 sur les interventions des consuls et 107-112.

 

[62] J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne, op. cit., 67.

 

[63] D. Le Blévec, La part du pauvre…, op. cit., 292.

 

[64] R. Thiers, Esquisse de l’histoire de Saint-Affrique au Moyen Âge, mémoire DES, U.T.M, 1961, dactyl., 33.

 

[65] Arch. mun. Millau, CC 413 I, f° 57 v°.

 

[66] Arch. mun. Millau, CC 424 I, f° 25 v°-26 r°.

 

[67] Arch. mun. Millau, CC 428 I, f° 17 v°.

 

[68] A Millau, la réglementation est prévue aux articles 10 et 12 de l’ordonnance de 1339 et l’article 3 des établissements de 1348. Pour un exemple, Arch. mun. Millau, EE 15-5, f° 32 v°. Pour la reddition de comptes de l’hôpital du Pas à Rodez, R. Nougaret, Hôpitaux, léproseries et bodomies de Rodez…, op. cit., 132-133.

 

[69] J. Caille, Hôpitaux et charité publique à Narbonne, op. cit., 69.

 

[70] N. Lemaître, «Finances des consulats et finances des paroisses dans la France du sud-ouest (XIVe-XVIIe)», op. cit., 111.

 

[71] G. de Llobet, Foix médiéval. Recherches d’histoire urbaine, Saint-Girons, 1974, 167.

 

[72] R. Nougaret, Hôpitaux, léproseries et bodomies de Rodez…, op. cit., 30-31, 49-50 et 92-93.

 

[73] F. Garnier, Un consulat et ses finances…, op. cit., 465-466, 476-478 et 482-483.

 

[74] Clem. 3,11,2. J. Imbert, Les hôpitaux en droit canonique…, op. cit., 220 et 233-238.

 

[75] J. Imbert, «Les prescriptions hospitalières du concile de Trente et leur diffusion en France», Revue d’histoire de l’Eglise de France, t. 42, n° 138, 1956, 7-8 et note 6.

 

[76] J. Imbert, «Les prescriptions hospitalières du concile de Trente et leur diffusion en France», op. cit., 5-28 en particulier 9-15.

 

[77] J. Imbert, «Les prescriptions hospitalières du concile de Trente et leur diffusion en France», op. cit., 16-17.

 

[78] K. Weidenfeld, Les origines médiévales du contentieux administratif (XIVe-XVe siècles), Paris, 2001, 138-148.